Rencontres : "Aurillac, cest un grand bordel ! "
|
Ils étaient six. Six artistes ayant accepté de se soumettre au jeu pas toujours drôle des questions dun public damateurs éclairés....
|
Ils étaient six. Six artistes ayant accepté de se soumettre au jeu pas toujours drôle des questions dun public damateurs éclairés. Plus de chaleur que de questions, malgré les récurrentes sollicitations de lanimateur du débat du jour, le journaliste Matthieu Perrinaud. Il a donc livré ses questions sur le plateau de la cour Jules-Ferry à des artistes (*) ravis de cette prise de parole. Tour dhorizon, en quatre thèmes.
Le Festival dAurillac. "Jaime bien Aurillac, parce que cest un grand bordel ? ! Pour nous, cest important", Olivier Comte. "On vient à Aurillac depuis quinze ans, et cette année, nous sommes contents dêtre dans le in. Si on réussit à Aurillac, alors on peut réussir partout", Alexandre Pavlata.
Lécriture. "Ce nest pas un texte, cest une partition sonore. Nous nous intéressons à la manière dont on reçoit la parole. Nous avons collecté 500/600 paroles. Nous avons gravé un CD, et Emmanuelle Lafon le joue", un membre du collectif lEncyclopédie de la parole. "Nous travaillons sur une forêt intérieure. Franck André Jamme nous a écrit un chef-duvre. Nous avons creusé ce long poème. Je suis allé voir dans le cerveau humain, des clichés dimagerie médicale, et le cerveau a une gueule de feuille. La forêt est une lisière de la civilisation", Olivier Comte.
Le rapport au public. "Cest linconnu. Le rapport est différent selon léchelle, que lon soit à 5 m ou à 100 m. Les gens ne voient pas forcément la même chose. En fait, lhistoire quon raconte est un prétexte, la perception est individuelle", André Layus. "Chaque festival a sa particularité. Le public dAurillac connaît les règles du jeu", Alexandre Pavlata. Est-ce important que le public comprenne le message, ou que ce soit juste beau ?? ", demande Matthieu Perrinaud. "Lesthétique ne peut pas suffire. Nous ne sommes pas des décorateurs. Nous défendons de lidée. Mais le public est vachement intelligent", Olivier Comte.
La critique. "Il faut tout écouter et après, les blessures souvrent à lintérieur. On peut ouvrir un foie avec un couteau ou avec un crayon, ou bien larroser avec un bon vin
Mais être confronté à la férocité est un rare privilège. Certains ny sont jamais confrontés, alors ils nexistent pas, Olivier Comte. "Cest important davoir des retours du public, des professionnels. Cela permet de voir les failles. Bon, quand tu lis une critique négative le matin en buvant ton café, ça passe un peu moins bien", Alexandre Pavalta.
Bruno-Serge Leroy
(*) Alexandre Pavlata (Compagnie n°8), André Layus (Jo Bithume), Olivier Comte (Les Souffleurs), trois membres du collectif LEncyclopédie de la parole-Joris Lacoste, dont Emmanuelle Lafon, linterprète.
|
Source : La Montagne.fr
|